Ariella Rosenthal

Septembre 2021, Jérusalem

Béla,

Un mois après avoir déménagé dans notre immeuble, un jour gris d’hiver, je suis entrée dans l’ascenseur qui descendait de l’étage au-dessus. La femme dans l’ascenseur m’a souri et m’a dit Bonjour en hébreu.

C’est ainsi que commença une relation amicale de 15 ans. Nous étions toutes les deux en route pour faire nos courses et nous avons parlé en marchant. Béla parlait en français et moi je retrouvais les traces rouillées de ma connaissance de la langue française. Nos conversations se déroulaient en un mélange un peu spécial de français, d’anglais et d’hébreu. Nous parlions de tout : politique, météo, habits, cheveux, religion, amour… la vie en somme.

Il s’est crée entre nous une vraie “chimie”.

Elle avait une capacité spéciale à elle de me regarder avec ses yeux bleus et de plonger dans mon regard, sans mots. Nos deux histoires de vie nous ont liées de façon unique. J’aimais sa joie de vivre en dépit de tout ce qu’elle a vécu dans son enfance. Béla était une femme forte, intelligente, entêtée, et aussi aimante et chaleureuse.

Elle a compris et analysé notre vie ici, avec ses plus et ses contres, comme si elle avait grandi en Israël. Son amour et estime pour son homme, Henri, étaient à la base de tout. Elle aimait écouter les gazouillements des oiseaux dans les arbres qui entourent notre immeuble. Depuis qu’elle est partie, chaque fois que je les entends, je me dis: c’est pour toi, Béla.

Tu me manqueras toujours. Repose en paix,

Un gros câlin, avec un cœur qui pleure

Ariella